I - LA HONTE DES HOMMES: ORIGINE ET DÉVELOPPEMENT

Le déficit d’estime de soi chez les garçons commence dès la naissance. Les mères inconsciemment s’identifient à leur bébé-fille avec lesquelles elles établissent une relation en miroir (1) et échangent avec elles 3 fois plus qu’avec leur garçon(11). Ces derniers, dès qu’ils en sont capables, sont davantage incités à jouer avec des copains, ce qui est moins stimulant que les échanges avec des adultes, tant pour leur développement intellectuel (2) que pour l’estime de soi(3)

Les pères ayant une présence moins significative auprès des garçon. Dans les garderies et à l’école primaire, les hommes sont presque absents. Dans ces circonstances, depuis leur naissance, les garçons développent inconsciemment l’empreinte que le masculin est inférieur au féminin. Ainsi s’installe une certaine mésestime de son identité masculine.

Le déficit d’estime de soi et de son identité masculine est renforcé par le fait que les hommes sont présentés comme étant violents, dominateurs, incestueux... (4-5-6). La masculinité est dénigrée, tel que dit par Élisabeth Badinter: « ...toutes les valeurs positives associées à elle sont systématiquement dénigrées. Le courage et la prise de risques sont associés à l’inconscience, contraires au principe de précaution, la force à la violence qui ne fait que des ravages, le goût de la conquête à un impérialisme blâmable, le péché capital. » (7)

On peut être décoré en défendant les droits des femmes, des homosexuels, des itinérants, des travailleurs du sexe, mais on sera démonisé, si on manifeste une complaisance pour la cause des hommes.(4 page 19)(5 pages 23 à 26). Il s’est installé chez les hommes, un silence qui est significatif d’une honte inconsciente et profonde. (8)

N.B.: Plusieurs textes de ce blog viendront préciser diverses assertions de cette problématique. Le prochain portera sur les conséquences de cette honte.

RECOMMANDATIONS

a)Les mères, si bonnes soient-elles, devraient donner au père ou son substitut une place aussi importante que la leur auprès de l’enfant depuis sa naissance. (9)
b)Le gouvernement devrait, dans l’intérêt des enfants, établir un programme pour que les hommes et les femmes soient égaux en nombre dans les garderies et dans chaque classe du primaire (10).


(1) Le Breton David, En souffrance, Adolescence et entrée dans la vie, Métailié 2007, page 62
(2) Siegler Robert S. Enfant et raisonnement, Le développement cognitif de l'enfant, de Boeck, page 27
(3) Duclos Germain, L'estime de soi, un passeport pour la vie, CHU Sainte-Justine 2010, page 39
(4) Côté Roch, Manifeste d'un salaud, Édition du Portique, 1990.
(5) Dallaire Yvon, La violence faite aux hommes, une réalité taboue et complexe Option santé 2002.
(6) D'Auteuil Sylvain, Brad Pitt ou mourir, Les intouchables. 2005
(7) Badinter Élisabeth, Fausse route, Odile Jacob, 2003. page 171
(8) Cyrulnik Boris, Mourir de dire, La honte, Odile Jacob 2010 page 59
(9) Conseil de la famille et de l'enfance, Le rapport 2007-2008 sur la situation et les besoins des familles et des enfants, l’ENGAGEMENT DES PÈRES (Pages 34 à 36): http://www.cfe.gouv.qc.ca/publications/rapports.asp?categorie=1101104 (chapitre 2)
(10) Saint-Pierre Céline, La présence des pères en éducation, dans Présences de Pères, Actes du premier Symposium national sur la place et le rôle du père, Régie Régionale de la SSS Montréal-Centre 2000 (page 30)
(11) Cyrulnik Boris, Sous le signe du lien, une histoire naturelle d'attachement, Hachette 1989 (page 65).

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